Tu palpes l'estomac comme tu palperais un sein, tu n'as de limites que dans la jouissance.

On aurait bien pu tous mordre à tes hameçons. Tous en même temps. Des filets d'alanguis, de langues pendantes, de bras assoupis. Tous accrochés, tous rivés à toi. C'aurait été ça, ta gloire ?
Ou peut être as-tu trié parmi les restes vivants, la plus vivace, celle aux yeux les plus allumés, soleil d'hiver, triste lueur je crois, mais ça ne t'a sans doute pas déplu. J'étais là, disséquée, sur ta table de séduction. Un souffle et j'étais cuite. Mordue, j'étais. Réellement, j'avais seulement le trou de ton hameçon, que tu avais malencontreusement planté dans ma nuque. J'étais marquée par ta présence, les autres, pas tout à fait morts. Parfois ils revenaient à la surface, ils flottaient vulgairement et à ta vue, ils brillaient mais pas beaucoup plus.
Ta fierté, c'était ton bocal de poissons noyés. Voilà.








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