J'ai pris un bouquin sur les artistes féminines contemporaines à la médiathèque. Je n'ai pas eu le temps de beaucoup le feuilleter parce que j'étais plus intéressée par la conversation d'à côté. Un homme d'une cinquantaine d'années, le crâne dégarni s'obstinait à parler à son voisin, lequel s'obstinait à vouloir lire son journal. Il le tenait à quelques centimètres de son visage et répondait par des "oui""non""sans doute". L'autre disait qu'il n'était pas un bandit, ah ça non, casier judiciaire vide, et puis ces cons là ferment toujours la médiathèque avant les 18h30 prévues. Il parlait beaucoup trop fort alors le surveillant est venu le voir pour le prier de bien vouloir baisser d'un ton. L'autre l'a mal pris "non mais on peut parler quand même ! On est en France à c'que j'sache, on est dans un pays libre hein !"
Ça m'a fait rire parce qu'avant je lisais le "M'as tu vue ?" de Sophie Calle, la manière dont elle mettait en scène la vie. Je me demandais ce qu'elle aurait fait si elle était là, entre les rayons, à tendre l'oreille. Déjà, je suis sure qu'elle aurait tilté, qu'elle aurait crée. C'est fou comme je l'admire. J'aimerais posséder tous ces livres. D'ailleurs, c'est bien parti, même si ça me coûte une fortune. Je trouverait ça merveilleux, une étagère pleine de bouquins d'arts inspirants.. Du Nan Goldin, du Sophie Calle, du Bas Jan Ader, quelques Dali, un beau Doisneau, Bettina Rheims pour ses superbes portraits féminins. Et puis au mur, des photographies, des tonnes et des tonnes de photographies...


"Toi qui disais ne plus m'aimer. Comment c'était ?"
Alain Souchon


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