J'ai oublié des mots au passage mais l'essentiel est là : on ne prête vraiment pas attention aux paroles des autres. Surtout dans le moment déstabilisant du dialogue. Le virtuel est plus calculé, les phrases construites à double sens, les jeux de mots sont plus vifs. Alors qu'en réel. Patatras. Cafouillage. Mots perdus. Silence.
Deuxième vérité : on nous prive du silence. Ça, ça vient du cours de philosophie, la perspective est marrante, voir les choses de ce point de vue là. Alors que nous cherchons tous à combler les vides comme des désespérés, que nous nous y plongeons tout entiers, quitte à nous noyer dedans. Non, ça c'est un peu exagéré, c'est vrai. Le problème, c'est que moins j'écris et plus j'ai la désagréable impression de perdre toute syntaxe, toute imagination. C'est rude, dur, comme vous voudrez.


pix : Steven Maisel

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