Marie a les jambes pleines de sang. Elle éponge les plaies avec un mouchoir, y place des pansements et jette un oeil à son reflet dans la glace, à demi nue. Elle voudrait sourire mais rien ne l'y pousse vraiment. Les cheveux négligeamment attachés et le khol étalé autour de ses yeux tristes lui donnent un air de prostituée 90's, la robe léopard et le rouge bien rouge en moins. Elle tire doucement sur ses maxillaires. Avec un peu de volonté, elle pourrait presque se donner un air potable. On maquille bien des sourires sur le visage des clowns. Pourquoi ne bénéficierait-elle pas elle aussi de ces artifices qui rendent un peu plus "aimable" ?
Alors elle tire, elle tire si fort qu'elle y arrive enfin.
La voilà avec un sourire figé, certes, mais un sourire quand même. Il suffit d'une chose pour le tenir :
Ne surtout pas penser à lui.

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