Certains mots ne s'oublient pas. Ils tombent exactement aux bons moments. Les tiens sont tous autant de baumes au cœur et à l'esprit, ils me donnent le sourire chaque jour. Il suffit de penser à cette lettre, écrite avant ton départ, pour répéter niaisement les mêmes gestes, les mêmes mouvements de l'âme. Fluides et irriguant la moindre parcelle de pensée terne, dans chaque coin de ma tête, tes mots évoluent avec grâce, déployant toute leur magie lénifiante. N'est-ce pas ainsi que tu m'as séduite ? En laissant de côté le superflu des choses, l'essentiel s'évadant de ta bouche comme un oiseau mal apprivoisé ? Il y avait les phrases et il y avait les gestes. Le tout formait une matière consistante, à aimer ou à jeter. C'était plus fort que moi, j'aimais la personne toute entière, le bon mot, l'allure à admirer, le blanc de l'œil et les sourires frais. Mon cœur allait, venait, en d'incessantes plaintes. Ô mortel, comme tu m'avais si bien atteinte..


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