Le cœur mal, le cœur un peu sale. Des milliers de situations où le corps fait naufrage au milieu des soirées. Nos rancœurs moisies s'acharnent à nous faire perdre le nord. Renverse toi sur moi, renverse tout ton être, tout ton état d'esprit sur cette table froide et lançons les dés. Il n'y a bientôt plus que le bourreau et la victime autour du mobilier mité. Les esprits se détachent, cherchent la phrase qui fera le plus mal, qui sera la plus dure contre la peau en sueur. Les critiques glissent pour mieux te pénétrer mon enfant. Pour mieux te baiser carte sur table, cinglantes vérités jetées à l'abattoir des sentiments qui restent. Sans blague, on pourrait croire à un jeu quand on ne sait pas ce que c'est. On s'imaginerait presque la romance parfaite, construite à coups de sms, de msn, de gps amour retrouvé. N'ayez crainte elle a toujours raison. C'est elle qui cogne son poing le plus fort, qui dérape le plus tendrement possible, qui fignole son plan de revanche. La cocotte minute du reproche se déclenche toutes les minutes, c'est le caractère fort qui gagne. La survivor contre la minable gamine heureuse.
Pourtant, on se ressemblait dans l'apréhension des autres. Tous des pourris. Il fallait bien trouver une exception à la règle et tenter la seule relation égoiste possible pour deux jeunes filles affligées. Société dramatisée, écarts over-médiatisés, l'acerbe se fait réalité. L'humour était grinçant aux heures de pointes, le regard aiguisé, les dents finement lustrées. Il n'en fallait pas plus pour me faire pleurer. Chaque idiote nourrie au Lolita Pille se voit dire Quel gâchis ! et je ne suis pas celle qui prouvera le contraire. On trouvait nos comportements lamentables, toutes deux, on en faisait des tonnes dans le mélodrâme et je ne sais pas parler d'autre chose. Je ne sais dire que la fascination pour la douleur, pour l'expérience contre le bonheur. Il en faut toujours plus. Toujours plus d'amour, de durée, de sincérité, de tendresse, de générosité, d'envie, de désir, de plaisir. Une montagne ascentionnelle dans la confusion des genres et de la vérité. C'est systématiquement le même cas de figure. J'aimerais pouvoir dire que je pourrais faire sans. Mais je sais que j'ai besoin de toute cette présence.
Mais c'est mon être entier qui lui appartient.
Mon cul, mes pensées.


pix : pretty Agyness

Vidéo vraiment bonne à partir d'1mn20.

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