Je voudrais te faire l'amour sur du Röyksopp, lécher ta peau pour goûter ton parfum, ton alcool, et saliver sur ton duvet, sucer ton venin, m'empoisonner en toute conscience, mordiller tes oreilles comme le bout de mon stylo, t'agripper les lèvres pour les ramener à ma langue, me heurter à tes dents, fermer doucement tes yeux de ma main, dégager les cheveux de ton front, sentir l'effusion et ton cœur contre ma paume, caresser tes avant bras asséchés et tes épaules nues, faire plisser tes vêtements, retenir ton souffle, faire grincer ton parquet et tes dents en même temps, faire claquer ton slip, jeter ton soutient gorge sur la moquette, plaquer ton corps contre mes draps, te parcourir par cœur les yeux fermés ou le regard fixé sur tes lèvres qui s'entrouvrent, courber l'échine, faire frémir ton dos, frictionner tes cuisses, baver sur ta poitrine, renifler en jouissant, m'affaler sur ton ventre, masser tes pieds, malaxer tes hanches, empoigner tes fesses, m'égarer entre tes cuisses, distiller dans ton sang le goût de l'aventure, te faire monter l'adrénaline, les pulsations cardiaques et le souffle, abrutir tes sens, ne faire plus qu'une de nous deux, mentir sur nos nombres, dresser la liste de l'effectif présent et s'apercevoir qu'on est plus de mille dans l'histoire, qu'on a des kilomètres de peaux, des heures de caresses, des décennies de baisers, des millénaires de regards.
Et faire fuir le passé, faire fuir le présent, faire fuir le futur. Inventer les saisons, enlever des mois, effacer des semaines. Mordre ton oreiller, manger ta bouche, me goinfrer de ton être.


Répondre à cet article