J'avais des tonnes de mots à te faire parvenir. J'ai du les oublier, les laisser choir dans un coin abandonné et ne plus y penser. Je faisais des éloges de ta beauté mystérieuse, de tes yeux sombres et chauds, de la douceur de tes traits, de ce regard si dur. Je m'enfouissais doucement dans la chaleur de ta chevelure brune et épaisse et régulièrement, j'aimais me lover dans ton cou pour humer encore un peu cette odeur familière, mélange de peau et de parfums chauffés. Comme Baudelaire, j'aurais pu écrire une ode à tes cheveux, et à tous ces souvenirs qui remontaient en masse quand je te respirais. Sans y prendre gare, j'étais transportée 2 mois plus tôt, contre ton corps brûlant, humide, sous des draps froissés et collants. Je respirais ton souffle, me galvanisais de tes gestes, fermant les yeux pour extraire un maximum d'images de cet instant. Avec facilité, puisqu'il suffisait d'entendre une chanson à la radio pour me rappeler toute une vie près de toi, je ramenais à moi les instants sensuels qui emmêlaient nos deux anatomies.
Je me souviens de cette nuit où nous avions évoqué nos envies, nos trêves inachevées. Nous dressions des listes infinies de fantasmes à réaliser. Susurre moi des mots dans le creux de l'oreille, fais moi pâlir de désir, griffe moi le dos, enfonce tes ongles loin dans ma chair, embrasse moi dans le cou et fais grincer tes dents. Nous nous rendions compte au fur et à mesure que rien n'était encore accompli, qu'il restait tant à découvrir...
Le cœur battant et les paupières lourdes de sommeil, je n'en finissais pas de retracer nos futurs non respectifs.
Tu me parais si proche.


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