Aujourd'hui était une journée morne et fade. Thé à la menthe pendant la pause, cours d'anglais où (presque) seule moi ai parlé, temps pourri que seules les feuilles par terre semblent égayer un tant soi peu, pas l'ombre d'une inspiration, pas faim non plus et bien sur, pas envie de travailler. Je le sentais, ce matin, j'avais seulement envie de continuer mon cauchemard étrange : un voisin qui voulait me fusiller et mon grand frère qui devient l'amant de mon beau père. Pleasant, comme dirait l'autre - S'il y a un psychanaliste dans le coin, qu'il m'explique un peu mon cas.
Mon projet de départ pour l'année prochaine s'organise peu à peu, enfin j'veux dire, on en parle. C'est déjà ça. C'est un peu frustrant de ne pas être dans la même situation que ma cousine, du tout cuit ou en tout cas, ça en avait l'apparence. Je suis très jalouse d'elle sur ce plan, parce que moi, je dois me prendre en main. Et il faut dire que j'ai horreur de ça. J'aime être bercée, portée.
Comme en philosophie, avec les dissertations. J'ai toujours besoin de l'aide de quelqu'un, des idées d'un autre. Ce n'est pas que je n'ai pas d'idées (enfin, elles sont cachées bien loin dans une part obscure de ma conscience), c'est que je n'ai strictement aucune motivation. Même le bac, qui, pour l'instant, me fait l'effet d'un examen médical ne parvient pas à me réveiller de ma léthargie. C'est pour dire.


La seule chose accentuée dans ma vie en ce moment, c'est la paranoïa. Bizarre, nan ? Toujours l'impression qu'on va renverser mon thé brûlant sur moi, que l'inconnu croisé dans la rue va sortir une arme et me tirer dessus, que la voiture qui passe près du trottoir va forcément foncer sur moi.

Je crois qu'je suis vachement influencée par tous ces films ultra-violents que je regarde : Shining, Boy's Don't Cry, Le Silence des Agneaux, Orange Mécanique, Pulp Fiction, Léon... Quand j'en ai fini un et que je sors de la maison, je me sens toute puissante, une vraie boule d'énergie.
Et puis comme toute drogue, les effets retombent et je finis par flipper. Comme tout le monde.


Tout ça pour dire qu'il faudra bien que je me fabrique une amulette, un gri gri ou une connerie de ce style (puisque le prof de philo a dit de 8 à 9 que ce n'était pas un problème en soi) pour prier. Ouais PRIER.
L'imploration donnerait à peu près ça :


Dieu de la léthargie, laisse moi te quitter encore
Et fait que vers minuit, à l'heure où je m'endors,
Mon voeu se réalise enfin.
Souhait d'une quiétude sans fin,
D'un optimisme qui ne me quitte pas
Et qui m'attrape d'une main le bras
En braillant "Allez Marie, c'est l'heure !
Grouille ton cul, une journée de labeur
T'attend, fait pas ta grosse loque
Lave toi les dents, t'as une haleine de phoque !
Bave pas sur l'oreiller, coiffe un peu tes cheveux
Et tu verra que toi aussi tu peux vivre des lendemains heureux."

Ahah, voilà ce que ça donne de se coucher si tard.
Priez pour moi et pensez tous bien fort que je suis insomniaque, ça m'évitera de passer pour la tarée du coin.