J'ai fini par tricher. Me mentir à moi même. Me cacher le mal comme les bonbons aux enfants trop gourmands. Le mal que je t'ai fait. Je n'avais pas soif de tes larmes pourtant. Je n'avais pas le cœur à tricher. Pas le courage de fuir. J'avais baissé les armes et j'attendais que tu tires. Pâle dans l'oubli, ahurissante au final. J'aurais préféré voir ton sourire en tombant. Que tout ne s'effondre pas comme un château de cartes. Qu'on garde la table sous le tas éparpillé. Qu'on sauve les meubles d'une manière différente; ç'aurait pu être beau. Pardon. Je ne sais pas y faire avec la passion. Je ne sais que souffler sur les braises pour les éteindre. Je ne sais plus sourire quand les mots sont tranchants. Maxillaires broyées. Tellement étrange de réagir à retardement. De relire tes mots et me rappeler. De ne plus faire semblant que rien ne s'est passé. La façade est salie, la vitre est sans doute cassée, le magasin dévalisé. Nous ne sauverons pas les meubles.
A regret.
A regret.
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