Aujourd'hui, je vais vous raconter une histoire tout banale.
J'étais au collège en quatrième ou peut être cinquième lorsqu'est arrivée une fille d'une assurance surnaturelle. Elle avait 17 ans en troisième, je crois. Pourtant, quand tu la regardais, tu la sentais pas bête ou quoi que ce soit, tu t'imaginais tout un vécu, toute une histoire de sa vie.
Elle se faisait des chignons magnifiques, j'ai appris plus tard qu'elle faisait une formation de coiffeuse. Vous savez, ce genre de coiffure avec pleins de petites barrettes qu'aiment se faire les ados. Après, j'ai réalisé que c'était moche, mais trop tard, je pouvais plus la snober, elle était déjà partie.
Je me souviens qu'un jour, j'étais toute fière de mes cheveux, j'avais réussi à faire un truc original et cette idiote était venue m'insulter en me disant que je la copiais. Alors que bon, une coiffure, si vous voyez ce que je veux dire...

Et puis quelques jours plus tard, elle s'était inquiétée de si "je me lissais les cheveux avant ou après m'être mis de la laque". En connaisseuse, je lui avais répondu que j'avais fait ça avant. Je crois qu'elle ne savait plus quoi dire, elle qui était prête à me mépriser une nouvelle fois.

Je l'admirais en secret.
Même si elle était capable de tous les coups de pute possibles d'après les ragots qui circulaient, j'avais une admiration sans borne pour cette fille.
Et puis elle est sortie avec un mec très laid. Binoclard, assez con, des traits comme seuls les français savent les faire : basiques mais un peu déformés. En bref, il était pas vraiment harmonieux, le pauvre.


Quand j'ai eu mon brevet et que les vacances sont arrivées, j'ai appris qu'elle se faisait vomir dans les toilettes du lycée.
D'un coup, je l'ai plus vue de la même manière.
C'était plus le bourreau, mais la victime.

Comme quoi, les apparences...


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