Mordre en travers
L'ennui se fait total. Quasiment brutal.
Les natures mortes se taisent et laissent passer mes yeux embués sans un aurevoir. Il y a tant d'oublis, tant de choses qu'on ne dit pas. Le reste compte malheureusement mille fois plus dans une tête d'adolescente. Les intuitions mordent mon crâne, arrachent des morceaux de cervelas, ça saigne dans mon corps. C'est plus si rutilant. Chaque été, c'est pareil, je regarde les photos de l'année dernière et j'ai toujours la même impression : "Merde, je me suis encore enlaidie".
Après je réfléchis et le seul truc qui me vient en tête, c'est de me maquiller comme une pute à deux heures du matin et de faire des photos que je retoucherai mille fois : toujours le même mécanisme : je me couche et salit mes draps, le sourire enjoué en m'endormant.
Je m'éparpille dans la nausée. C'est comme si je m'effaçais. Peu à peu. Les vacances finalement, c'est pas la liberté, quand tu n'as rien trouvé d'autre qu'attendre. C'est la moisissure constante. J'ai du laisser des morceaux de peau dans le canapé.
Ils nous ont donné plus de dix livres à lire en deux mois. Ma moyenne, c'est un livre par mois. Surtout quand ils m'ennuient. Alors l'année prochaine, je redoute, même si ce putain de bac, je l'aurai avec mention AB, on parie sur ma prétention ?
J'ai toujours aimé les personnages, surtout virtuels. Réels, je n'arrive pas à m'identifier alors j'oublie, ça m'effraie toujours un peu, les grandes gueules, les critiqueurs de première, les populaires, tout ça. J'ai même tendance à les placer tous dans la même caste : les Intouchables chez moi, c'est les plus hauts et à la fois les plus détestables.
Elle me manque.
Découvrez Johann Sebastian Bach!
Par paranoia | Avant | Mercredi 9 Juillet 2008, 01:08 | Après | Actualités | aucun commentaire