Mais je n'suis pas de ces filles propres et proprement correctes. J'aime les garçons qui sentent la cigarette et les filles qui sentent le jasmin ou le linge propre. J'ai à la bouche des horizons qui pendent, qui ne demandent qu'à sortir, qui ne demandent qu'à partir. Un jour j'aurais les yeux plus gros que le ventre et j'embrasserai ce ciel si lointain, plein de langues étrangères, de coutumes étranges, d'hommes aux pensées distordues par l'histoire. Les femmes auront la gorge pleine de vices, leurs bouches trempées dans des liqueurs saoulantes. Et je tournoierai dans des recoins sombres sous la neige, la pluie ou l'orage. Je ne vivrai que dans le flou coulant, dans le rougeoiement des soleils endormis. Je sentirai mon coeur battre dans mes poignets et je n'entendrai plus leurs musiques assourdissantes que dans des souvenirs perdus.



Art : Nathan Coley

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