Allumée vive, postée sous le soleil, à la lettre, à sa guise. Puis pleuré des larmes jouissantes, assemblées en sanglots vite essuyés par une manche noire un peu salie par la terre et l'herbe. Triste tombeau pour de si beaux pleurs. La nature retourne à la nature.
J'ai avoué souffrir pendant que Mr L. nous parlait de la pensée d'Epicure vis à vis de la souffrance : "les plus grandes douleurs finissent par passer". Sauf que ça fait plus d'un mois que mon ventre se tord et semble vouloir s'échapper de mon corps, en fuite. Voilà, j'ai le ventre en fuite. Alors c'est sans doute pour ça que je le remplis autant ces derniers temps, pour le plomber : "pof ! tu partira pas salaud !"
Le ventre, c'est un amant vexé qui fuit après l'amour. Le ventre, c'est un sourire qui s'efface vite de la bouche. Le ventre, c'est un instant bref, un cri mais aussi une langueur apaisante, un poids doucereux, un pot de crème Nivea. Le ventre, c'est un bouteille d'eau renversée, un vin trop jeune, des insectes qui grignotent l'intérieur. C'est le centre de tout, l'univers. Le pic de sensualité, l'effervescente douleur qui agresse minute après minute, qui s'agrippe. Le désir qui s'accroit, les mondes qui s'enlacent en corps à corps.
Le ventre, ce n'est ni plus ni moins la vie.






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