Je ne digère plus les chansons d'amour.
J'ai trop aimé, je m'en écoeure.
J'ai eu peur de ce vide qui s'installe peu à peu maintenant. Cette solitude tenace, qui colle à chaque minute, qui stagne et l'on y peut rien faire.
J'ai eu peur de cette certitude qu'on vit seul et qu'on meurt seul.
Je ne dis pas que j'en suis revenue, non. Je ne peux plus regarder une seule photo. Chaque souvenir vient à ma rencontre et se désagrège petit à petit.
Je sais comment ça se passe. Bientôt j'oublierai ton odeur, puis ta voix et pour finir, ton visage, les petits détails (les fossettes de ton sourire, l'emplacement de tes tâches de rousseur, le grain de ta peau).
Plus rien ne me rattachera à toi, seuls quelques souvenirs qui viendront s'embellir avec le temps, qui deviendront des instants à regretter, des sommets de nostalgie. Tout pourra s'amplifier, tandis que le plus réel s'effacera doucement.

‎"La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde."
RIMBAUD

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