La route aura été longue avant de me trouver enfin jolie. Mes cheveux roux teintés sur les photos ne me faisaient pas beaucoup d'effet, tout en reniant mon teint pâle et mes petites hanches rondes, j'ignorais les regards. Bien sur que je n'attirais pas tout le monde, je plaisais naturellement aux vieux mais qui peut s'en vanter ? J'ai toujours souri dans le vent, des regards pour les passants, même les plus moqueurs. Je rêvais un peu d'anorexie, il faut l'avouer, j'avais envie de tomber là dedans juste pour le plaisir de me faire remarquer, de sortir un peu du lot et de ne plus être "la grande quiche". Complexée par mes formes naissantes, crispée face aux compliments.
Et puis j'ai découvert le Bifidus Actif qu'on pouvait être belle avec un corps de femme, de vraie. Les pin-ups (Scarlett Johansson, Dita Von Teese, Bettie Page...) étaient passées par là.
Bien sur, je garde toujours dans un coin de ma tête mes petits idéaux en matière de crevette (Agyness, Kate et Keyra...), j'ai encore cette envie de jambes osseuses, de hanches saillantes, de ventre plat... Mais je m'accepte. J'aime mes cheveux cassés à force de colorations, j'aime mes yeux minuscules au réveil, j'aime ma peau blanche et mes hanches molles, mes pieds boudinés et mes mains rouges. Je ne suis pas naturelle, certes, mais j'ai toujours aimé ça : le déguisement. Déjà toute petite, je piquais dans le placard de mamie ses manteaux en fourrure, j'avais ma petite collection de mini-rouges Avon, mon parfum (offert par un quelcquonque prétendant) "Jolie Chérie" qui puait la vanille à 500 mètres, mes jupes volantes et mes chouchous fluos. LA TOTALE. Je n'étais pas plus heureuse que dans la peau d'une autre, transformée. Alors, je faisais le show, je montais sur la table TADAAM! en dansant avec mon boa et mon faux piercing au nombril. C'est d'ailleurs dans ces circonstances qu'un jour, Pierre a découvert que je savais faire la danse du ventre. Un petit don comme un autre.
Je découpais dans les robes de Tatie, dans la couverture de survie de Papa (dorée et argentée, une aubaine !) pour créer des tenues aux Barbies...Tout un potentiel artistique (ahahah).
Alors maintenant, je n'ai pas honte de prendre soin de moi, de me créer quelques vêtements, de me taper le paquet Haribo devant la tv. Je me fout un peu de tout, je n'ai pas de problème particulier. Je ne me tolère pas non, je me plait.


Et vous, quel parcours ?

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