Quand j'étais petite, j'ai toujours voulu m'évanouir, rien qu'une fois.
J'ai jamais réussi.


J'aimerais être de celles qui s'enracinent, de celles qu'on ne déterre pas facilement de la mémoire. Mais tant pis, tout restera un spectacle assourdissant de silence et puis de toute manière, personne ne sera là pour le voir, chacun aura les oreilles bien trop pleines de sons pour l'entendre, ce profond silence.

Il parait qu'on ne laisse jamais les jeunes filles seules bien longtemps dans les rues assombries et sur les trottoirs trempés de pluie, surtout quand l'haleine est chargée d'alcool et de fatigue. Alors mon courage, mes grands projets feront place tristement mais dignement à la stagnation. Rangée, la valise pleine d'habits pailletés, au placard le bel appareil photo qui ne servira qu'à photographier des paysages aperçus par la fenêtre du train, étalés les beaux draps. Pour dormir. Et profondément cette fois ci.


 

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