like a monster - ôde à l'enfance

Où est passée la petite fille que tous les garçons de primaire surnommaient Obélix ? Qui jouait avec les Cp en Cm2 parce que les filles de ma classe étaient des garces pas finies qui me faisaient une vie affreuse ?
Qui mordait dans le pain dur de son père, qui chantait du Lorie debout sur les "roumballers" pour faire un concert aux voisins ? Qui cassait les ronçes à pleine mains, qui se construisait de supers cabanes, qui n'avait peur que du noir et des araignées, qui détestait les épinards, le chou fleur et que son chien ne lui obéisse pas ?
Où est cette sale gamine qui maquillait la voisine, la barbouillant du blush orange de maman et qui, en plus de ça, lui faisait faire une allergie sur tout le visage, qui lui faisait manger du chocolat blanc pour chien (oui oui, ça existe !), qui lui donnait toujours le verre moins rempli de Coca, la poupée la plus moche et à qui il manquait toujours un bras ou la moitié de la chevelure blonde et lisse ?
La petite poétesse qui écrivait des poésies très laides en croyant faire une oeuvre d'art, qui barbouillait de peinture ses petites mains ("Regarde maman, j'ai du vernis"), qui se faisait des bagues avec des morceaux de Tampax, des bombes à eau avec des préservatifs, qui demandait à papa ce que c'était, ce machin gluant dans le sachet (du gel lubrifiant), qui courait plus vite que son chien (illusion) dans la forêt, qui mangeait la moitié d'une tablette sans pleurnicher après, qui s'endormait dans son lit rempli de nounours (La peluche principale quand même, celle qui est encore dans mon lit [OUI J'ASSUME TOTALEMENT] : La M'nion M'nion [en fait, Mignon Mignon]).

Elle s'est évaporée dans la buée malodorante d'une adolescence naissante, haissant les autres plus que jamais, haissant sans s'arrêter.