J'en ai marre ! Marre ! Marre !
Assez qu'on interprète tous mes articles, qu'on croit savoir et qu'on lance des rumeurs. Assez qu'on décortique tout ce que j'écris ici, tout ce que je confie là bas. Même mon journal intime n'est plus fiable. J'peux plus rien garder pour moi, et j'en ai plus la force. J'ai plus la force de grand chose maintenant. J'me sens si vide, si creuse, si plate. Ok, je suis arrivée à mes grandes quêtes estivales : une peau nette, un ventre plat, une garde robe cool et bien fournie. En suis-je heureuse pour autant ? Suis je La fille pour autant ? J'ai plus d'inspiration même pour les tableaux que je peins. je peind de la merde que même un maternelle pourrait faire. Moi j'aimerais un tableau compliqué et beau à la fois, un Picasso avec une pointe de Dali. Un Guernica avec plus de couleurs..
J'voudrais un appareil qui prend la lumière. Il n'y a que ça de vrai ces petites particules qui s'infiltrent partout. Quand je regarde autour, je ne vois plus que les feuilles mortes qui pourrissent le long des caniveaux, la fumée qui sort de la bouche de tous ces intoxiqués et les regards fatigués.
Tout le monde est fatigué, déprimé, pauvre, moche. Tout cette ambiance règne dans l'air comme jamais. Vivement Noel, vivement le thé à la menthe ou au citron, le calendrier de l'avant, et le dos brûlant, réchauffé par le feu.
J'ai hâte de toute cette chaleur, comme j'ai hâte que l'été revienne. L'année dernière, je n'attendais que la neige. A présent, je n'ai plus soif que de soleil.

Je crois que je vais bientôt m'exiler de mes jouebs. Laisser ce joueb pour mes photos, mes dessins, mes p'tites reflexions philosophiques à deux balles. Histoire qu'on ne puisse plus rien dire de moi. Qu'on m'oublie une bonne fois pour toute. J'en ai plus qu'assez de passer pour une folle, une timbrée, une chieuse. Alors mettons les choses au clair : Quentin, je ne t'aime pas ! Arrête de te faire des idées, de croire je-ne-sais-quoi, je-ne-sais-qui..
Vous paraissez tous convaincus des conneries que vous profanez par derrière. Vous paraissez si avides du moindre scoop, du moindre changement d'humeur. Mais n'avez vous rien d'autre à faire ? Sortez, glandez comme vous le faites si bien, fumez un pet', détendez vous... Vous n'avez que ça à faire pour me foutre la paix.
Enfin....



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